De La Littéraire à l’Aarethéâtre


La Romande de Berne a été fondée en 1898 dans un but essentiellement sportif. En 1904, son enthousiasme pour la gymnastique ayant faibli, La Romande élargit ses statuts. De « sportive », elle devient « littéraire, récréative et philanthropique ». Ce qui lui permet, dès 1905, de créer sa section théâtrale. Le but avéré est la production chaque année d’une pièce à la soirée marquant l’anniversaire de La Romande. Objectif que, malgré les vicissitudes, elle est arrivée à tenir depuis sa fondation (sauf  en 1917 et 1961). Elle sera tour à tour désignée de « club littéraire », de « cercle littéraire », de « compagnons de la Romande » avant de devenir simplement « La Littéraire ». 

 

Dans ses fastes années (de 1940 à 1950), elle présente plusieurs pièces. C’est l’époque où on joue 

 

L’Égoïste de G. Hoffmann, Le tampon du Capiston d’A. Mouézy-Eon, Les noces du Rétameur  de J. Synge, Les Boulingrins de G. Courteline ou encore La farce de Maître Pathelin. En 1952, la section compte une vingtaine de membres et presque autant d’actrices et acteurs; ceux-ci, assistés de leur metteur en scène de l’époque, A. Cornaz, se surpassent dans une loufoquerie de leur cru:  Garde à vous…fisc. Forts de leur succès, ils s’enhardissent, dès 1958, à se produire à la demande ou sur invitation lors de soirées de sociétés de Berne et environs et même de Fribourg ainsi que dans des maisons de retraite. 

 

En 1960, le départ d’A. Cornaz, suivi de la plupart des membres qui constituaient le noyau solide de la troupe, remet en cause l’existence même de celle-ci. En 1961, La Littéraire n’apparaît pas au programme de la soirée annuelle. Entre 1962 et 1965, un groupe de jeunes filles, se partageant rôles masculins et féminins, prend la relève. Elles se lancent avec des extraits de pièces de Molière. C‘est à cette époque que Marie-Claude Simond fait son entrée à La Littéraire. Elle participera depuis lors sans interruption à toutes ses représentations. Devenue par mariage Madame Reber, Marie-Claude devient la responsable de La Littéraire. 

 

Bon gré, mal gré, la troupe présente un spectacle tous les ans, surmontant vaillamment pénurie d’acteurs (oscillant entre 3 et 4 entre 1970 et 1975) et essoufflement. En 1975, trois acteurs préfèrent jouer une improvisation à la soirée annuelle plutôt que de renoncer à la représentation. Leur ténacité sera récompensée. Bientôt de nouveaux acteurs rejoignent la troupe (dont Louis Philippe Ducommun en 1980 pour Bichette de J. des Marchenelles). S’il est vrai qu’elle retombe parfois à 4 acteurs (1986, 1990), elle semble aujourd’hui s’être stabilisée autour de 8 ou 9 acteurs. Depuis 2008, la troupe est dirigée par Jacques Besson et se réunit désormais deux fois par semaine, dès le début de l’été, en vue d’une représentation aux alentours de fin novembre. Rien ne lui tient plus à cœur que de faire rire ses spectateurs. 

 

Jean-François Perrochet a rejoint la troupe en 2009 pour jouer Avec vue sur la rue de Jean-Pierre Audier puis Stationnement alterné  de Ray Conney l’année suivante. En 2010, Nicolas Steinmann, Mara Zancanaro, Jean Flück et Valérie Lobsiger sont venus grossir les rangs pour interpréter Mise en Bière de Christiane Favre-Artero. En 2011, la troupe a présenté Treize à table, de Marc-Gilbert Sauvajon avec près de 300 spectateurs en deux jours. En 2012, elle a joué Oscar de Claude Magnier devant plus de 300 spectateurs sur 2 jours. L’arrivée de Jérémie Millot qui a pris en charge le rôle principal et assisté brillamment le metteur en scène dans sa mission a apporté fraîcheur et innovation au sein de l’équipe.

 

Dans l'imminence de la dissolution de La Romande de Berne, prévue dans le courant de 2013, la troupe décide, en 2012, de changer de nom en «TheatrABerne-TAB» et ensuite en «Aarethéâtre».  En 2013 une collaboration avec l’Association Romande et francophone de Berne et environs  (ARB) est annoncée.

 

Depuis les débuts, en 1898, ce  sont ainsi plus de 100 pièces de théâtre qui ont été proposées aux Romands et francophones de Berne et environs. Des comédies, la plupart du temps, parfois, aussi, de drôles de drames, tels que Bonhomme et les incendiaires de Max Frisch (2016), Un air de famille d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri (2019). En 2022, après une interruption forcée, «Aarethéâtre » a joué Le Révizor de NicolaÏ Gogol.